Yasin Houicha,

un grignois à l’écran
A l’affiche du film « Divines », qui a reçu la Caméra d’or à Cannes, Yasin Houicha, jeune acteur grignois, joue dans une série de télévision qui sera diffusée sur Arte en décembre. Il nous fait part de son parcours et de ses projets avec une grande sincérité.

Il arrive au rendez-vous avec discrétion et un large sourire. Pas faussement gêné, mais avec une vraie humilité. Les premiers pas d’acteur de Yasin, âgé de 21 ans sont très prometteurs. Il a passé son enfance à la Grande Borne, d’abord à la Peupleraie puis au Méridien où il vit encore avec sa famille. A l’école du Bélier, puis au collège Jean Vilar. « j’étais un élève un peu agité mais pas méchant ». Après un baccalauréat professionnel et un CAP dans la vente spécialisée dans l’équipement, Yasin arrête ses études et passe d’un petit boulot à un autre sans avoir de situation stable.

Bon vivant de son quartier, il participe à différentes activités au centre Nelson Mandela. Il se découvre alors un vif intérêt pour le théâtre grâce à l’association 1 000 Visages qui intervient dans la structure pour initier les jeunes aux métiers du cinéma. Son implication et son talent lui permettent de se démarquer et d’obtenir le rôle principal dans le court métrage « Règlement de conte » en 2014 avant d’être casté pour le rôle de Samir dans Divines. Il obtient par la suite des rôles dans le court métrage Marianne et, surtout, dans la série Cannabis, qui sortira sur les écrans de télévison au mois de décembre sur Arte.

« Je ne suis pas dans le délire strass et paillettes »

Heureux de sa réussite et plein d’ambition, Yasin prend confiance en lui et travaille soigneusement la préparation de ses rôles. «Dans les films, j’étudie le rôle. J’essaie de comprendre le personnage que je dois interpréter et de lui forger une psychologie », explique Yasin. Grand fan des acteurs Leonardo Dicaprio et d’Al Pacino, il aime puiser son inspiration dans une toute une série de personnages même lorsqu’ils sont à l’opposé du rôle qu’il va jouer. « J’aime beaucoup au cinéma les personnages qui ont une humanité apparente, les vieux, et aussi les lâches ou les méchants comme dans la vie» confie le jeune homme. « En ce qui me concerne, pour l’instant, on m’a proposé des rôles qui correspondent à mon physique mais je ne veux pas devenir un acteur cliché qui n’interprète que des rôles d’arabe de cité.»

En dépit d’un succès grandissant, Yasin garde les pieds sur terre. « Je ne suis pas dans le délire strass et paillettes. Lorsque je suis allé au festival de Cannes avec l’équipe de divines, je n’étais pas vraiment impressionné, ni attiré par la lumière. D’ailleurs, pendant la séance de photos sur le tapis rouge, j’étais à la plage, dévoile-t-il en riant, mais j’étais content car c’était une première expérience. J’espère y retourner !  ». Surfant sur la vague de la réussite, Yasin multiplie les projets. Prochain rendez-vous en mai 2017 où il fera ses premiers pas sur scène au théâtre de la Loge.